Le premier jour de l'an Les sept jours frappent Ă la porte. Chacun d'eux vous dit lĂšve-toi ! Soufflant le chaud, soufflant le froid, Soufflant des temps de toute sorte Quatre saisons et leur escorte Se partagent les douze mois. Au bout de l'an, le vieux portier Ouvre toute grande la porte Et d'une voix beaucoup plus forte Crie Ă tout vent premier janvier ! Pierre Menanteau Le matin des Ă©trennes Ah ! quel beau matin, que ce matin des Ă©trennes ! Chacun , pendant la nuit, avait rĂȘvĂ© des siennes Dans quel songe Ă©trange oĂč l'on voyait joujoux, Bonbons habillĂ©s d'or, Ă©tincelants bijoux, Tourbillonner, danser une danse sonore, Puis fuir sous les rideaux,puis reparaĂźtre encore ! On s'Ă©veillait matin, on se levait joyeux , La lĂšvre affriandĂ©e, en se frottant les yeux ... On allait, les cheveux emmĂȘlĂ©s sur la tĂȘte, Les yeux tout rayonnants, comme aux grands jours de fĂȘte, Et les petits pieds nus effleurant le plancher, Aux portes des parents tout doucement toucher ... On entrait ! ...puis alors les souhaits ... en chemise, Les baisers rĂ©pĂ©tĂ©s, et la gaietĂ© permise ! Arthur Rimbaud
PrĂ©cĂ©dent3 456 7 Suivant CAUSER D'AMOUR. Théùtre, Musique BĂ©ziers 34500 Le 23/11/2021 Jaulin nâa jamais rĂ©ussi Ă raconter une belle histoire dâamour, que des histoires dâamour ratĂ©, des horreurs. Ă travers elles, il se coltine Ă lui, il enquĂȘte sur ce qui lâa construit, sâapproche de sa gĂ©ographie dâenfance qui a bĂąti sa maniĂšre ou ses
PoĂ©sie Bonne AnnĂ©e trois mots Ă marier Ă volontĂ© enfin dâĂ©crire des formules de voeux poĂ©tiques de toute beautĂ©! Une sĂ©lection de poĂ©sies du Nouvel An Ă Ă©crire sur une belle carte de voeux de fin dâannĂ©e. ModĂšles de poĂšmes de bonne annĂ©e 2022 Ă offrir aux personnes quâon aime. En fin de page poĂšmes de dĂ©but dâannĂ©e pour les Ă©lĂšves dâĂ©cole primaire et maternelle. PrĂ©senter ses voeux 2022 avec une belle poĂ©sie PoĂšme heureuse annĂ©e Ă toi Souhaits dâune vie heureuse et joyeuse Quand un temps sâĂ©teint câest quâil faut se rĂ©inventer Quand un temps sâefface, un autre prend sa place Cette poĂ©sie du Nouvel An te prĂ©sente mes souhaits Mots poĂ©tiques afin que le bonheur tâenlace Quâil te couvre chaque jour dâamitiĂ© et dâamour Que chaque journĂ©e soit un plaisir que tu savoures Autres idĂ©es de PoĂšmes bonne annĂ©e Ă offrir Ă ses proches PoĂšme du Nouvel An Meilleurs voeux du Jour de lâAn Quand arrive le jour du Nouvel An Sâouvre devant toi un grand champ Un grand champ du bonheur Ă cultiver De belles fleurs tu dois y faire pousser Lâamour et lâamitiĂ© y faire prospĂ©rer Lâavenir appartient Ă celui qui sait espĂ©rer Ouvre ton cĆur, le bonheur pourra y entrer Bonheur fait de 1000 plaisirs Ă savourer Envoyer aussi de belles citations de noĂ«l poĂ©tiques Belle poĂ©sie Bonne AnnĂ©e Je tâaime PoĂ©sie de voeux dâamour Te dire Je tâaime câest te souhaiter le meilleur Te souhaiter le meilleur avec le coeur Te prĂ©senter mes meilleurs voeux Te dire que tu es la personne que je veux Tu es mon bonheur, tu es mon Ăąme soeur Une bonne annĂ©e a ta douce saveur Pour toi, ce poĂšme de doux vĆux dâamour Qui nâa quâun seul souhait tâaimer toujours PoĂ©sie dâamour carte de voeux Voici deux poĂ©sies dâamour Ă offrir Ă un garçon ou une fille quâon aime Ă lâoccasion des voeux de bonne annĂ©e Texte carte de voeux dâamour pour un homme A lâhomme que jâaime Ecrire un poĂšme dâamour sur une carte de voeux Câest Ă©crire des vers emplis de sentiments Mes souhaits dâamour sont un doux serment Promesse de tâaimer toujours et Ă©ternellement Belle poĂ©sie de bonne annĂ©e Ă mon amoureux PoĂšme du Jour de lâAn fait de mots affectueux Meilleurs voeux Je tâaime mon chĂ©ri Des mots dâamour en sms romantique de Bonne AnnĂ©e 2022 Texte carte de voeux romantiques pour une femme A la femme que jâaime Ecrire un poĂšme dâamour sur une carte de voeux Câest Ă©crire des vers emplis de sentiments Mes souhaits dâamour sont de doux serments Promesses de tâaimer toujours et Ă©ternellement Belle poĂ©sie de Bonne annĂ©e Ă mon amoureuse PoĂ©sie du Jour de lâAn faite de pensĂ©es affectueuses Meilleurs voeux Je tâaime ma chĂ©rie A envoyer de beaux messages sms Bonne AnnĂ©e Je tâaime Court poĂšme Bonne annĂ©e dâamitiĂ© Bons voeux amicaux Ă vous que jâaime Mes amies et amis que jâaime Ă©normĂ©ment Recevez ces bons voeux dâamitiĂ© du jour de lâAn Cadeau poĂ©tique qui vous prĂ©sente mes meilleurs voeux Beaux vers qui vous dit que votre bonheur je veux Mes amis! Que du 1er janvier au 31 dĂ©cembre Joie et bonne humeur ne cessent de se rĂ©pandre Que votre existence soit belle et joyeuse Que cette annĂ©e soit des plus heureuses Mes voeux dâamitiĂ© Ă vous que jâaime Offrir Ă©galement un beau poĂšme du Jour de lâAn original Message de voeux de rĂ©confort Parfois la mĂ©lancolie est trop intense Le coeur est rempli dâune tristesse immense Parfois la vie est injuste et moins belle De sombres nuages cachent le soleil Pourtant, parfois dans un recommencement Se cache un bonheur qui arrive doucement MalgrĂ© la tristesse, le soleil peut renaĂźtre Beau soleil quâil faut savoir accueillir Accepter doucement de ne plus souffrir Mes voeux respectueux de bonne annĂ©e Te souhaitent de trouver le courage et dâespĂ©rer Hier nâest plus, demain est Ă inventer Je te souhaite la sĂ©rĂ©nitĂ© et la paix retrouvĂ©e Mes pensĂ©es affectueuses tâaccompagnent Voir de belles formules de voeux du Nouvel Ă envoyer Ă quelquâun en deuil Et des modĂšles de mots de rĂ©confort Ă offrir Ă une personne triste PoĂšmes bonne annĂ©e pour enfants Ce petits textes de poĂ©sies de dĂ©but dâannĂ©e sont adaptĂ©s aux enfants dâĂ©cole primaire â classes cp ce1 ce2 cm1 cm2 â Mais Ă©galement pour les Ă©coliers de lâĂ©cole maternelle, notamment pour les Ă©lĂšves de moyenne section dâĂ©cole maternelle Petite poĂ©sie bonne annĂ©e cp , ce1 Ces belles poĂ©sies bonne annĂ©e sont adaptĂ©es de la classe de moyenne section dâĂ©cole maternelle Ă la classe de ce1 de lâĂ©cole primaire PoĂ©sie du Nouvel An En plein coeur de lâhiver arrive le 1er janvier Premier jour de lâannĂ©e, beau jour enchantĂ© Les vacances de NoĂ«l sont terminĂ©es A la maison, le feu brĂ»le dans la cheminĂ©e La fĂȘte de NoĂ«l est passĂ©e Elle a Ă©tĂ© belle et partagĂ©e Dehors, il fait froid, la neige va tomber Dedans, il fait chaud, la maison est chauffĂ©e Quâil est beau ce mois de janvier Tout est Ă recommencer, Ă rĂ©inventer BientĂŽt viendra le printemps, puis lâĂ©tĂ© Les jours et les mois vont dĂ©filer En plein cĆur de lâhiver arrive le jour de LâAn Lâamour est dans le coeur des petits enfants Bonnes rĂ©solutions et souhaits vont ĂȘtre exaucĂ©s Tel est le voeu de cette poĂ©sie de bonne annĂ©e PoĂ©sie Bonne AnnĂ©e 2022 Ă©crit par Mohamed AĂFA ModĂšle de poĂ©sie nouvelle annĂ©e ce2 Ă cm2 Cette belle poĂ©sie bonne annĂ©e peut ĂȘtre proposĂ©e aux Ă©lĂšves de la classe de ce2 Ă la classe de cm2 Voici venu lâAn nouveau Dans le froid de lâhiver naĂźt une annĂ©e de lumiĂšre Les souhaits merveilleux sont de belles priĂšres Dans le froid de lâhiver un an nouveau voit le jour Les enfants sont heureux et couverts dâamour Les cheminĂ©es rĂ©chauffent les demeures LâAn nouveau rĂ©chauffe les petits cĆurs Les animaux hibernent et la nature dort Les maisons sâĂ©veillent aprĂšs un NoĂ«l dâor Les Ă©coliers ont repris le chemin de lâĂ©cole Leurs cartables, trousse et bĂątons de colle Les Ă©lĂšves ont la tĂȘte pleine de souvenirs RĂ©veillons merveilleux, doux moments de plaisirs Tout est prĂȘt pour la nouvelle annĂ©e PoĂ©sie Nouvelle annĂ©e Ă©crite par Mohamed AIFA Dâautres textes poĂ©tiques PoĂ©sie Bonne annĂ©e Ă ses amis ou poĂšme de bonne annĂ©e spirituel
LeGoncourt du premier roman, le Goncourt de la nouvelle, le Goncourt de la poĂ©sie et le Goncourt de la biographie seront dĂ©cernĂ©s le 11 mai au premier jour du dĂ©confinement, plusieurs Florence TrocmĂ©, nĂ©e en 1949, est journaliste. AprĂšs avoir créé en 2004 Poezibao, elle a dĂ©veloppĂ© son action en se lançant dans deux entreprises ayant pour but de soutenir la crĂ©ation artistique dĂ©laissĂ©e par les grands mĂ©dias et touchĂ©e par le dĂ©sengagement de l'Ătat Le Flotoir, un blog personnel, et Muzibao, un site dĂ©diĂ© Ă la musique classique et est trĂšs certainement, pour la poĂ©sie, le lieu critique le plus complet qui ait jamais existĂ©. Peut-on avoir en quelques chiffres une idĂ©e de sa richesse ?Florence TrocmĂ© Quelques chiffres un peu emblĂ©matiques de prĂ©fĂ©rence ? Eh bien, disons, par exemple articles en un peu moins de quinze ans, soit environ deux articles par jour, prĂšs de abonnĂ©s Ă la lettre hebdomadaire distribuĂ©e par le mail, avec une progression de 5 Ă 10 abonnĂ©s par semaine. Et abonnĂ©s au compte Twitter du site qui reçoit, de son cĂŽtĂ©, une moyenne de 700 visiteurs par jour et cela depuis les premiĂšres succĂšs de Poezibao tient en partie Ă la façon dont les contributions sont organisĂ©es et donc consultables. DĂšs le portail, est guidĂ© par de nombreuses entrĂ©es...F. T. Poezibao sâarticule selon 26 rubriques qui en constituent les diffĂ©rentes parties. Câest quâun site Internet de ce type permet de couvrir toutes les fonctions de la presse, depuis le journal quotidien jusquâĂ la revue littĂ©raire, en passant par lâhebdomadaire ou le mensuel, en combinant des aspects gĂ©nĂ©ralistes ou plus spĂ©cialisĂ©s. Poezibao inclut mĂȘme une vraie revue littĂ©raire intitulĂ©e Sur Zone, qui accueille des inĂ©dits de poĂštes reconnus, sollicitĂ©s par la rĂ©daction. Il y a une rubrique Ă laquelle je tiens particuliĂšrement, ce sont Les notes sur la crĂ©ation », sorte dâanthologie dâĂ©crits trĂšs divers, de toutes origines, sur la crĂ©ation, la traduction, la lecture, etc. Car je crois ĂȘtre lĂ au cĆur de la prĂ©occupation de Poezibao pourquoi des crĂ©ateurs et quel est le rĂŽle des artistes dans un monde trĂšs axĂ© sur le profit et le divertissement ?Dans l'Ă©volution de Poezibao, il y a un fait notable relativement rĂ©cent l'arrivĂ©e de Nue, une des revues papier les plus intĂ©ressantes de ces derniĂšres dĂ©cennies. F. T. Oui. Le site hĂ©berge depuis quatre livraisons la revue Nue. Cela sâest fait sur proposition de BĂ©atrice Bonhomme et il y a une vraie similitude de vue dans nos approches, sans doute dans le sens dâune ouverture aussi large que possible sur lâensemble du champ poĂ©tique contemporain tellement divers et riche. Il me semble important que le site ne soit pas statique, quâil soit capable de dĂ©celer de nouveaux territoires Ă explorer, voire mĂȘme quâil expĂ©rimente de nouvelles maniĂšres de faire connaĂźtre la poĂ©sie contemporaine, française et prĂ©sidence de la Commission PoĂ©sie du CNL, ton activitĂ© au sein de Poezibao te permettent d'avoir une vue trĂšs fine de la poĂ©sie. Quelle est aujourd'hui sa principale caractĂ©ristique ?F. T. Peut-ĂȘtre que le plus frappant est une sorte de porositĂ© du champ poĂ©tique. Il est non seulement de plus en plus divers, mais il sâenrichit constamment dâapports de nouvelles disciplines. Il est traversĂ© par un intense esprit de recherche, quelle que soit la ligne dĂ©veloppĂ©e par les uns ou par les autres. Des plus lyriques aux plus expĂ©rimentaux, il semble que tous sâinterrogent sur leurs pratiques et acceptent de les laisser inspirer par les pratiques non seulement des autres poĂštes mais aussi des autres disciplines et pas seulement artistiques. On peut penser Ă la philosophie, aux sciences humaines et sociales mais aussi aux mathĂ©matiques, Ă la physique. Sans oublier bien sĂ»r les arts de la constat est-il uniquement valable pour la poĂ©sie ?F. T. Je pense quâil en va de mĂȘme dans les autres domaines artistiques, en tous cas ceux quâexplorent ces autres sites liĂ©s Ă Poezibao, que sont Muzibao, axĂ© sur la musique classique et contemporaine ou Le Flotoir qui est un grand journal de lecture, dâĂ©coute et de travail. Les maĂźtres-mots sont sans doute ici la curiositĂ©, la volontĂ© dâexplorer des territoires en marge du mainstream », de favoriser en quelque sorte la biodiversitĂ© artistique et de faire partager les dĂ©couvertes en cours !Quels sont les sites que tu consultes volontiers ?F. T. Poezibao sâenrichit de lâexpĂ©rience des autres sites, de leurs connaissances, de lâexploration quâils font dâautres domaines que le sien. Je pense ici particuliĂšrement Ă Sitaudis, Ă Diacritik, Ă au site de François Bon, Tiers-Livre, Ă Catastrophes, Ă En attendant Nadeau et aussi Ă certains sites dâĂ©diteurs transformĂ©s en vrais centres de ressources comme celui de Dujin est nĂ©e en 1981. Politiste de formation, aprĂšs avoir travaillĂ© comme chercheuse au CRĂDOC, elle s'est tournĂ©e vers les revues et les journaux. Si elle intervient dans diffĂ©rents lieux Le Monde des idĂ©es, France Inter..., elle entretient un lien privilĂ©giĂ© avec Esprit oĂč elle a notamment introduit le dossier sur L'imaginaire des inĂ©galitĂ©s ». Elle sort un premier recueil de poĂšmes aux Ă©ditions L'herbe qui tremble, L'ombre des des heures ne se contente pas de cristalliser un certains nombres d'expĂ©riences. Certains de ses textes semblent ouvrir sur des perspectives mĂ»rement rĂ©flĂ©chies....Anne Dujin Tu penses peut-ĂȘtre Ă ce poĂšme qui commence par Quels mots sont encore disponibles / pour accueillir ce que / j'ai entendu⊠». Sans ĂȘtre dans une dĂ©marche programmatique, je crois que j'ai cherchĂ© Ă mettre des mots sur le besoin d'oĂč procĂšde en moi la poĂ©sie. Il est liĂ©e Ă l'expĂ©rience, et au besoin d'un langage neuf pour dire cette expĂ©rience voir, entendre ou ressentir quelque chose comme singulier, et se demander comment, par les mots, le rendre singulier pour quelqu'un d'autre. Pour cela, il faut sortir des usages communs du langage, ce que dans ce poĂšme j'appelle le moule commun de la langue ». Il faut aussi se mĂ©fier des images Ă©culĂ©es, qui font si facilement basculer la poĂ©sie dans le clichĂ©. C'est ce travail du souffle patient du vers » qui est pour moi au cĆur de l'Ă©criture de l'abord on est captĂ© par ton phrasĂ©. Le tutoiement initial n'est pas sans rappeler les accords plaquĂ©s par certains pianistes. Et quand on referme ton livre, on reste un temps sous le charme de sa richesse sonore. Est-ce le fruit d'un travail conscient ?A. D. Comme lectrice de poĂ©sie, et comme lectrice tout court, je me sais sensible Ă la justesse » de la phrase. Les mots sont-ils suffisamment ajustĂ©s Ă l'idĂ©e ou aux Ă©motions? Sont-ils trop lourds, trop chargĂ©s, ou au contraire sont-ils en-deçà de ce qui veut se dire? Le rythme et les sonoritĂ©s se dĂ©ploient-ils dans un souffle naturel, non forcĂ©? Une fois que je tiens l'image centrale du poĂšme, et que je cherche Ă la dĂ©plier, je me pose toutes ces questions. Et il me faut alors un peu de temps pour trouver la phrase juste. Pour Ă©voquer la rencontre de ces travailleurs que l'on ne croise que trĂšs tĂŽt, Ă l'heure du premier mĂ©tro, l'image du pantalon retournĂ© s'est rapidement cristallisĂ©e en moi. Il m'a fallu ensuite dĂ©lier la phrase, pour dire cette expĂ©rience simplement et sans misĂ©rabilisme Perdue parmi les visages fatiguĂ©s / je marche sur l'envers du monde / comme sur un pantalon retournĂ© / que leurs mains repassent / pour habiller le jour »Une de tes rĂ©ussites, c'est de renouveler la façon de sortir le quotidien de son dĂ©senchantement ». De le dĂ©gager des clichĂ©s et des interdits. Comment rĂ©ussis-tu par exemple Ă parler de la maternitĂ© ? Le sentiment maternel n'est pas ce qui nourrit chez moi le poĂšme sur l'enfant. Avoir des enfants m'a plutĂŽt remise en lien avec l'Ă©tat d'enfance, ce moment oĂč le mystĂšre du monde est encore entier, et doit ĂȘtre dĂ©chiffrĂ©, mis progressivement en mots. Lorsqu'un enfant fait un cauchemar et le raconte au matin Ă ses parents, il est dans ce rapport originel au langage, qui consiste Ă recrĂ©er le monde, ou en tout cas Ă le rendre Ă nouveau habitable Sous la lumiĂšre basse de la cuisine / je te regarde recoudre le jour / d'un fil de confiance et de courage. »La rencontre avec l'enfant s'est imposĂ©e dans mes poĂšmes, non pas pour elle-mĂȘme, mais parce que, comme le dirait tout parent, elle a bouleversĂ© mon rapport au monde. Je n'avais pas conscience qu'il s'agissait d'un thĂšme un peu piĂ©gĂ©, et tant mieux, car cela m'aurait intimidĂ©e. Pour autant, je ne souhaite pas devenir une poĂ©tesse de la maternitĂ©, installĂ©e dans son identitĂ© de mĂšre. Ce serait la porte ouverte Ă beaucoup de facilitĂ© et, disons-le, de en exergue un extrait de Foucault est un geste inattendu. Mais plus on avance dans L'ombre des heures, plus on aperçoit que la citation est cohĂ©rent avec ta dĂ©marche... Je n'ai pas fait d'Ă©tudes de lettres, et j'ai peu lu les critiques de poĂ©sie. Je les dĂ©couvre peu Ă peu aujourd'hui. Lorsque j'ai lu Les mots et les choses, je n'imaginais mĂȘme pas Ă©crire de la poĂ©sie. Pourtant j'ai immĂ©diatement notĂ© cette phrase, dans laquelle il dit que le poĂšte entend un autre discours, plus profond, qui rappelle le temps oĂč les mots scintillaient dans la ressemblance universelle des choses. ». Elle dĂ©crit exactement ce que je ressentais dĂ©jĂ comme un pouvoir propre Ă la poĂ©sie celui d'un rĂ©ajustement miraculeux du langage au rĂ©el. Un rĂ©ajustement Ă©phĂ©mĂšre, dont le poĂšme cherche Ă fixer la le propos de Foucault dans cet ouvrage est de montrer comment le discours acquiert peu Ă peu une autonomie par rapport au rĂ©el. De nombreuses avant-gardes poĂ©tiques ont explorĂ© les possibilitĂ©s offertes par un langage autonome. Mais je crois que la formule de Foucault peut encore ĂȘtre un manifeste pour des poĂštes contemporains. Il ne s'agit pas de nier la rupture moderne, mais au contraire d'Ă©crire Ă partir de cet Ă©cart qui s'est creusĂ© entre le mot et la chose. Si le nom mot » revient souvent dans mes poĂšmes, c'est parce que j'ai conscience que le mot est une rĂ©alitĂ© en soi, qui a sa vie propre, et qu'il faut parfois rĂ©-apprivoiser. Devant le corps sans vie d'un ĂȘtre aimĂ©, j'ai besoin d'Ă©crire et les mots sont maintenant / des vaisseaux fantĂŽmes / qui glissent sur ta peau grise. »Il n'y a pas de gĂ©nĂ©ration spontanĂ©e. Quels sont les auteurs qui t'ont parus substantiels » parmi ceux qui t'ont immĂ©diatement prĂ©cĂ©dĂ©e ? Le poĂšte belge Philippe Mathy a Ă©tĂ© pour moi trĂšs important. Son recueil L'Atelier des saisons Cheyne, 1992, m'a rendu la poĂ©sie contemporaine accessible et dĂ©sirable. Son vers est limpide, ce qui est sans doute la qualitĂ© que je rĂ©vĂšre le plus en poĂ©sie. Il m'a ensuite lue et accompagnĂ©e avec une grande gĂ©nĂ©rositĂ©. Ce premier recueil lui doit Finck, nĂ©e en 1960, est professeure de littĂ©rature comparĂ©e Ă l'universitĂ© de Strasbourg. Elle a publiĂ© plusieurs essais sur Yves Bonnefoy et sur les rapports que la poĂ©sie entretient avec la danse et la musique. Le prix Max Jacob attribuĂ© Ă Connaissance par les larmes Arfuyen, son quatriĂšme livre, a mis en Ă©vidence une poĂ©tesse qui depuis longtemps multiplie les liens avec des cinĂ©astes Jean Rouch, Laurry Garnier, des danseurs Carolyn Carlson et des compositeurs Gualtiero Dazzi.Acceptes-tu que l'on dise qu'une partie de ton Ćuvre est comme portĂ©e par une force quasi mystique ?MichĂšle Finck Oui. Dans mon dernier livre, je suis sans cesse au bord de la mystique, comme on dit ĂȘtre au bord des larmes. Il y a une tension vers elle sans que je tombe dans le religieux. Ou alors il faut prendre le mot religion » au sens de religare », qui signifie relier ». La poĂ©sie est en effet ce qui me relie Ă quelque chose qui me dĂ©passe. Si la poĂ©sie est pour moi un exercice spirituel, les deux centres gĂ©nĂ©rateurs de la quĂȘte sont le doute et le questionnement. Sâil y a tension vers une transcendance, câest une transcendance dans lâimmanence, saisie dans toute sa fonction de la poĂ©sie est de dire la condition humaine, câest Ă dire aussi le divin qui gĂźte au profond de lâĂȘtre. Comme dit dans le poĂšme initial, ce qui mâimporte câest cette trace » en nous dâun Dieu » que lâexpĂ©rience des larmes permet de pressentir. Je risquerai alors la formule suivante sâil y a une mystique » dans mes poĂšmes, câest sans doute une mystique athĂ©e, ou plutĂŽt une mystique agnostique qui est avant tout une pensĂ©e du questionnement questionner, telle est notre condition.Pour te lire, il faut ĂȘtre attentif Ă la verticalitĂ© de l'Ă©criture, aux passages Ă la prose, Ă l'emploi soudain du haĂŻku... Pourquoi utiliser un si vaste registre ?M. F. Il mâimporte que la poĂ©sie soit toujours mobile, car il sâagit de dire le vivant qui est une expĂ©rience de la mobilitĂ© perpĂ©tuelle. Pour dire la vĂ©ritĂ©, il faut que les poĂšmes soient fidĂšles au mouvement et Ă©chappent Ă toute forme préétablie... La prose est davantage en rapport avec lâexpĂ©rience du quotidien. Elle alterne avec le vers, davantage liĂ© Ă une tension vers lâabsolu. Mais cette alternance ne suffit pas. Surgit alors la verticalitĂ©. Connaissance par les larmes est un livre en sept mouvements qui sâouvrent et se ferment sur un poĂšme vertical que jâappelle ChĆur ». Le poĂšme vertical est une forme de calligramme des larmes. Il renvoie aussi aux moments de la vie tendus vers ce qui nous dĂ©passe. Pourtant prose, vers, verticalitĂ© ne suffisent pas Ă dire la vĂ©ritĂ© de la alors le poĂšme de trois vers, proche du haĂŻku, qui permet dâĂȘtre au plus proche de lâexpĂ©rience sensible. Cette forme rapide et dense saisit la vie sur le vif, mais aussi les moments de grĂące, les Ă©piphanies. Dans ces triolets, quelque chose comme la lumiĂšre de la vie peut apparaĂźtre. Ce sont des entrevisions, ou plutĂŽt, chez moi, des entre-auditions.... Autre chose lâalternance prose, vers, verticalitĂ©, forme de haĂŻku , mâimporte aussi parce quâelle dĂ©stabilise le sol verbal. Dire la vĂ©ritĂ© de la vie câest rendre compte de cette dĂ©stabilisation perpĂ©tuelle du en es-tu venue Ă donner au blanc une telle importance ?M. F. Sans prĂ©mĂ©ditation, sans rĂ©flexion prĂ©alable. D'un coup, jâai Ă©tĂ© face Ă lui. D'un coup, le poĂšme est devenu ce face-Ă -face avec le blanc. Sans doute en suis-je arrivĂ©e lĂ par un travail sur la langue. Pour que chaque mot soit comme un sanglot entrecoupĂ©, pour que la langue soit avant tout rythme, il faut faire violence Ă la langue. Il faut qu'elle soit une langue de lâurgence dont la densitĂ© et lâĂąpretĂ© vont Ă lâessentiel. Ce travail a abouti Ă la crĂ©ation de longs blancs entre certains mots qui fait entrer dans la langue ce qui est absolument primordial le silence, lâintervalle, la scansion, le souffle, le 2007, ton Ă©criture a changĂ©. Comment te reprĂ©sentes-tu ton Ă©volution ?M. F. AprĂšs LâouĂŻe Ă©blouie, Balbuciendo et La troisiĂšme main, Connaissance par les larmes correspond Ă un moment de synthĂšse de la veine autobiographique de Balbuciendo et de la transposition dâĆuvres musicales de La troisiĂšme main. Mais aussi Ă un moment dâouverture. La veine autobiographique dans Connaissance par les larmes est liĂ©e Ă lâexpĂ©rience fondatrice dâune sĂ©paration, qui est au centre du premier mouvement Court-circuit ». Il y va dâune exploration et dâune imploration des larmes lorsque celles-ci tout Ă coup ne parviennent plus Ă couler. Quelle mutation intĂ©rieure permettent les larmes pour celle qui est sĂ©parĂ©e ? Quelle mĂ©tanoia ? Les mouvements suivants dĂ©passent peu Ă peu cette tonalitĂ© autobiographique et ouvrent le livre vers les larmes anonymes, transmutation est au cĆur de Connaissance par les larmes. Son creuset est un travail sur et avec les arts. Dans Connaissance par les larmes, le dialogue avec la musique de Musique des larmes » se prolonge par un dialogue avec la peinture dans MusĂ©e des larmes », et avec le cinĂ©ma dans CinĂ©mathĂšque des larmes ». Puis lâĂ©largissement synthĂ©tique en spirales sâintensifie pour donner lieu Ă un sixiĂšme mouvement ĂtrĂ©crire » et Ă un septiĂšme Celle qui neige » qui ouvrent le livre sur une mĂ©ditation autour de la poĂ©sie. La formule ĂtrĂ©crire » est un viatique ĂȘtre câest Ă©crire ; et Ă©crire câest animateur de revue, directeur littĂ©raire, responsable de l'Espace Pandora au centre de la vie poĂ©tique Ă Lyon, Thierry Renard, nĂ© en 1963, n'a jamais cessĂ© d'Ă©crire et de dire sur scĂšne des poĂšmes qui semblent, affirme Charles Juliet - dont la rencontre fut dĂ©cisive - couler de source », libres de de toute intention, de tout dĂ©sir de prouver quoi que ce soit ». Il rassemble aujourd'hui, pour les Ă©ditions La rumeur libre, la trentaine de livres qui constituent son dĂ©fend la thĂšse d'un sujet de lâĂ©criture » indĂ©pendant du citoyen, de l'homme quotidien et du sujet psychanalytique. En composant tes Ćuvres poĂ©tiques as-tu rencontrĂ© ce sujet particulier ?Thierry Renard Ă lâintĂ©rieur des deux tomes publiĂ©s un troisiĂšme est prĂ©vu, la chronologie existe, rĂ©siste mĂȘme, mais ils peuvent se lire sĂ©parĂ©ment. Ils ne se suivent pas. Le premier est plutĂŽt orientĂ© vers les voyages, le deuxiĂšme vers les hommages, avec toujours lâamour ou lâamitiĂ© en filigrane. Quant au sujet » que tu Ă©voques, il en est bien le personnage central. La plupart de mes poĂšmes sont Ă©crits Ă la premiĂšre personne du singulier. La question du Je reste pour moi intacte, inexplorĂ©e. Je fais ce que je peux, jâĂ©cris avec les armes qui sont les miennes. Je est un autre », a Ă©crit jadis Arthur Rimbaud. ForcĂ©ment, Je est toujours un autre !Mon autobiographie relĂšve de lâautofiction, dans sa recomposition mĂȘme. Nous sommes en poĂ©sie, il ne sâagit pas lĂ , non plus, dâun journal intime, tenu au jour le jour et au fil des pages. Le sujet » est bien rĂ©el, mais soit câest un objet littĂ©raire dĂ©sincarnĂ© et non identifiĂ©, soit il a un effet miroir, et il est le reflet dâune partie de la rĂ©alitĂ©. Partir de soi nâest pas faire acte de nombrilisme. Partir de soi, câest tenter lâintrospection volontaire, puis son basculement dans lâimaginaire. Quel est ton rapport Ă la politique et Ă l'histoire ?T. R. La politique et lâhistoire me nourrissent depuis lâadolescence, depuis les commencements de lâĂ©criture. Mon pĂšre, ouvrier et syndicaliste, voulait que je devienne professeur dâhistoire. Il me disait souvent mieux maĂźtriser lâhistoire, câest maĂźtriser le temps humain, câest gagner la partie sur ses adversaires. Je me suis engagĂ© trĂšs tĂŽt en politique, aux cĂŽtĂ©s des communistes, alors que câĂ©tait dĂ©jĂ passĂ© de mode. Je crois que tous mes poĂšmes sont traversĂ©s par mon rapport, Ă©troit, Ă la politique et Ă lâhistoire. Mon Ă©criture est permĂ©able au temps oĂč nous sommes. Mes poĂšmes sont des poĂšmes de circonstances⊠Parmi mes poĂštes de prĂ©dilection, il y a les grands poĂštes de lâhistoire du vingtiĂšme siĂšcle, Nazim Hikmet, Pablo Neruda, Yannis Ritsos et, bien sĂ»r, Pier Paolo tu avais Ă choisir un de tes poĂšmes ce serait lequel?T. R. Question bien difficile, en vĂ©ritĂ©. Jâai toujours un peu le sentiment, sur le moment, que mon dernier est le plus rĂ©ussi, le plus proche de moi et de ma vĂ©ritĂ©. Mais si je devais choisir un recueil dans son entier, je retiendrais Le fait noir. Il ouvre, dâailleurs, le premier tome de mes Ćuvres poĂ©tiques. Et sa suite, Le fait noir deux, referme le deuxiĂšme. Câest le recueil qui mâa permis dâĂȘtre remarquĂ©. Et il y est question dâune Ăźle, la RĂ©union, terre de poĂštesâŠDepuis toujours tu es l'incarnation mĂȘme du passeur ». Quels sont les individus et les festivals que tu aimerais mettre en avant ?T. R. Passeur, agitateur, oui, depuis 1985, avec lâassociation Espace Pandora, Ă VĂ©nissieux et ailleurs⊠Et Ă©diteur, aussi, cela fait partie du voyage ». Jâai beaucoup dâestime pour celles et ceux qui essaient de transmettre, dâaider Ă passer le guĂ©. Je pense, tout dâabord, Ă Armand Gatti et Ă La parole errante. Mais je pense aussi Ă Jean-Pierre SimĂ©on, Ă Clermont-Ferrand avec la Semaine de la poĂ©sie, Ă tout son boulot avec Christian Schiaretti au TNP de Villeurbanne, en tant quâauteur associĂ©, Ă lâoccasion des LangagiĂšres, notamment... Jean-Pierre, encore, durant toutes les annĂ©es oĂč il a animĂ© le Printemps des poĂštes en tant que directeur artistique. Mais je pense Ă©galement Ă Yvon Le Men, Ă Lannion, avec son cycle de rencontres, Il fait un temps de pense, enfin, Ă ceux et Ă celles qui Ćuvrent pour concilier Ă©ducation artistique et Ă©ducation populaire. Ils ne sont pas si nombreux⊠Quant Ă mes Ă©diteurs amis, il y a Andrea Iacovella, bien sĂ»r, des Ă©ditions La rumeur libre, et Bruno Doucey avec qui, depuis deux ans, je collabore rĂ©guliĂšrement avec les rencontres dĂ©terminantes que furent, dans les annĂ©es 70, celles d'Henry Moore et de RenĂ© Char, Patrick Maury, nĂ© en 1950 a engagĂ© sa vie sur les chemins de l'Ă©criture et de la sculpture. Tout en prĂ©parant des expositions personnelles ou collectives, il a participĂ© trĂšs activement Ă des revues telles que Le MĂąche-Laurier et Secousse, et a publiĂ© plusieurs livres de poĂšmes et une monographie aux Ă©ditions Le Lamparo, Obsidiane et Sonnets pour un homme mourant Ăditions Obsidiane, 2017, tu t'attaques pour la premiĂšre fois Ă la traduction. Pourquoi traduire Burns Singer ?Patrick Maury Câest mon ami François Xavier Jaujard, le fondateur des Ă©ditions Granit, grand angliciste et traducteur lui-mĂȘme Henry James, John Cowper Powys, Edith Wharton, John Millington Synge, David Gascoyne, Kathleen Raine, une amie de Burns Singer qui, au dĂ©but des annĂ©es 1990, a dĂ©couvert Burns Singer dans le Quaderno XVI 1955 de la prestigieuse revue romaine Botteghe Oscure, dirigĂ©e alors par Giorgio Bassani. Quel ne fut pas son Ă©tonnement de voir quâon avait publiĂ© ici lâintĂ©grale des Sonnets for a Dying Man, soit cinquante sonnets, dâun parfait inconnu de vingt-sept ans ! Et câest aprĂšs une lecture Ă©blouie quâil a eut la ferme intention de les publier. Mais il fallait pour cela trouver un traducteur. Les quelques personnes contactĂ©es, aprĂšs avoir pris connaissance du texte et dĂ©couvert ses difficultĂ©s, dĂ©clinĂšrent lâoffre. Moi, dans ma grande naĂŻvetĂ©, je lui ai seulement demandĂ© de pouvoir les quelle nature sont les liens qui, entre ta poĂ©sie et celle de Singer, t'ont dĂ©cidĂ© Ă te lancer dans cette aventure?P. M. Il y a au dĂ©part une question purement formelle. JâĂ©tais alors en train dâĂ©crire Petites MĂ©tanies du Temps, un recueil dâune cinquantaine de treizains. Singer, lui, avait choisi le sonnet. Câest donc, en un premier temps, la forme courte qui nous a rapprochĂ©s. Mais nos versifications rĂ©pondent Ă des exigences bien diffĂ©rentes. Singer reprend, Ă sa façon, le sonnet Ă©lisabĂ©thain, mĂȘlant trĂšs librement rimes et assonances, vers de dix et onze pieds alors que je nâutilise que le vers libre et lâassonance. Non, plus que la forme, et avant mĂȘme dâen prendre la mesure, ce qui mâa immĂ©diatement sĂ©duit, câest le titre Sonnets for a Dying Man. Jâentendais lĂ comme un Ă©cho de mon propre titre, sa fondation homothĂ©tique en voulait explorer lâinsaisissable, approcher lâinstant dâavant, tenter dâĂ©clairer le vieux passage de la vie Ă la mort. Et pour cela, il a choisi le théùtre minuscule du sonnet afin de restreindre encore lâespace de la scĂšne oĂč lâacte qui se joue sous nos yeux nâapportera plus quâun seul petit morceau de vie, dĂ©boĂźtĂ© du mourir. Car câest de cela quâil sâagit ; faire un dernier inventaire avant la fermeture des mots. LĂ se situe notre incroyable rencontre. Comme Singer, tout lâenjeu de ma poĂ©sie consiste Ă saisir, jâallais dire Ă fixer, la bande son du monde sur cet infime moment oĂč le corps tombe. Quâon se souvienne de la chute vertigineuse de cet homme fixĂ© Ă jamais sur fond de World Trade Center ou de Lâhomme qui chavire » de Giacometti et lâon comprendra mieux pourquoi les mots parfois nous apaisent et jamais ne nous langue de Singer est dâune approche difficile. Comment as-tu surmontĂ©s les obstacles ?P. M. Avant toute chose, je veux rendre hommage aux trois personnes sans qui ce livre nâexisterait pas Ă mon co-traducteur Anthony Hubbard, poĂšte lui-mĂȘme, qui a vĂ©cu plus de cinquante ans en France, Ă Mary-Beth Mader, professeure de philosophie Ă Memphis University et enfin Ă Peter Broome, professeur Ă la Queenâs University de Belfast, traducteur de AndrĂ© FrĂ©naud et auteur dâune trĂšs remarquable prĂ©face Ă La SorciĂšre de Rome en PoĂ©sie/ plus que les rĂ©elles difficultĂ©s de traduction, je voudrais tenter de justifier mon choix du vers libre non rimĂ©. Jâai toujours eu beaucoup de mal avec les traductions en vers, dĂ©casyllabe ou alexandrin, rimĂ©s ou pas, des sonnets anglais. Ă la fluiditĂ© de la langue anglaise sâoppose immĂ©diatement le martĂšlement du français, et lâoreille souffre. Câest pourquoi, grĂące Ă une Ă©dition bilingue, jâai eu lâaudace de proposer un rythme plus souple qui permettra au lecteur de juger sur lâoriginal ce que je crois ĂȘtre une des meilleures voix dâ Padellec 1976 a commencĂ© Ă publier en 1999. TrĂšs vite, elle a dĂ©cidĂ© de vivre en poĂ©sie, en acceptant les sacrifices matĂ©riels que cela comporte. Auteure d'une Ćuvre dĂ©jĂ importante dont le dernier titre, Cicatrice de l'Avant jour, paru chez Al Manar en 2018, vient de recevoir le Prix Saint Quentin-en-Yvelines des CollĂ©giens, elle mĂšne de front plusieurs activitĂ©s. Animatrice d'ateliers d'Ă©criture, Ă©ditrice elle a fondĂ© en 2010 les Ă©ditions de La Lune bleue, mais aussi plasticienne et organisatrice de festival Les TrouĂ©es poĂ©tiques en Bretagne, elle ne baisse jamais les bras, d'autant que, spĂ©cialiste des formes japonaises, elle est invitĂ©e ici et lĂ en France et Ă l'Ă©tranger MontrĂ©al... et n'hĂ©site pas Ă se produire sur scĂšne .La Maison de la PoĂ©sie RhĂŽne-Alpes, vient te publier ton anthologie Duos - 118 jeunes poĂštes de langue française. Cela faisait-il longtemps que tu y travaillais ?Lydia Padellec Ce projet est nĂ© en 2013 dâun constat trĂšs peu dâanthologies mettent en avant les voix de ces poĂštes Ă©mergents nĂ©s entre 1970 et 1990 gĂ©nĂ©rations X et Y. Je souhaitais montrer la diversitĂ© de ces voix qui viennent de France et de lâĂ©tranger. A ce jour, jâai rĂ©fĂ©rencĂ© pas moins de 300 poĂštes Ă©ditĂ©s Ă compte dâĂ©diteur, actifs en poĂ©sie ; le plus jeune Ă©tant nĂ© en 1999, publiĂ© lâan dernier par le Castor Astral. Contrairement aux idĂ©es reçues, ces gĂ©nĂ©rations sâintĂ©ressent Ă la poĂ©sie elles ont des choses Ă dire et le poĂšme leur permet de vĂ©hiculer leurs rĂȘves, leurs rĂ©voltes, leurs espoirs ou leurs dĂ©sillusions. Ils ont pleine conscience du monde dans lequel ils vivent, conscience que la poĂ©sie ne peut pas le changer mais permet dâouvrir des fenĂȘtres et de libĂ©rer la anthologie ne rĂ©agit pas Ă ce seul constat...L. P. Elle s'efforce de corriger aussi la place des femmes dans le milieu poĂ©tique. MĂȘme si depuis quelques annĂ©es nous progressons, il reste encore beaucoup Ă faire. TrĂšs peu de femmes poĂštes reçoivent de grands Prix â rien que pour lâApollinaire, depuis 1941 seulement dix en ont Ă©tĂ© rĂ©cipiendaires ! Cela ne touche pas que la poĂ©sie. La liste des prix Nobel de LittĂ©rature en est une preuve. Quant aux anthologies mixtes, leur place est rĂ©duite. En 2010, quand jâai créé les Ăditions de la Lune bleue, il Ă©tait clair que mon catalogue aurait une paritĂ© parfaite publication en couple », comme le font aujourdâhui certains Ă©diteurs intĂ©rieur. Je ne pense pas quâil y ait une spĂ©cificitĂ© de lâĂ©criture fĂ©minine », mais de nombreuses femmes Ă©crivent, traduisent, Ă©ditent, performent, organisent des Ă©vĂ©nements. Lectrices et critiques. Elles ont une part importante dans la crĂ©ation. Dans tout cela, qu'en est-il de toi ?L. P. Un court poĂšme de MĂ©lancolie des embruns pourrait dĂ©finir » ma poĂ©sie Chaque matin, je mords dans le galet Ă dĂ©faut dâembrasser lâaube ». Jâai toujours eu une Ă©criture minimaliste ». TrĂšs inspirĂ©e Ă mes dĂ©buts par la poĂ©sie surrĂ©aliste, jâai gardĂ© le goĂ»t des images. La dĂ©couverte du haĂŻku mâa permis de revenir vers le rĂ©el jâĂ©cris aujourdâhui des poĂšmes touchant le quotidien, proche de la nature, Ă consonance lyrique et teintĂ© dâinquiĂ©tante Ă©trangetĂ©. Avec Cicatrice de lâAvant-jour jâĂ©voque les terribles Ă©vĂ©nements de 2015 et ma poĂ©sie semble prendre un tournant plus engagĂ©. Aujourdâhui, je me partage entre le poĂšme en vers libres, les poĂšmes japonais haĂŻku, tanka et haĂŻbun et principalement le poĂšme en prose. Je me suis remise Ă lâĂ©criture de nouvelles et un premier roman ou rĂ©cit est en quĂȘte dâ Ă©cris toujours des haĂŻkus ?L. P. Oui, mais beaucoup moins qu'avant. Voici par exemple un poĂšme en prose qui a fait lâobjet dâun livre pauvre rĂ©alisĂ© avec lâartiste VĂ©ronique Arnault Timidement jâavance Ă lâorĂ©e du poĂšme. Branches et bras se mĂȘlent ensemble dans la terre fertile. Des rochers en bord de mer parfois viennent reposer mes pas. Mon corps devient alors grain de sable. Je communie avec le cri jouissif de la mĂ©sange. La peau du ciel se fait plus tendre. Je pĂ©nĂštre un mystĂšre qui nâa rien Ă voir avec dieu. Je mâatomise. Je me fonds dans le paysage pour disparaĂźtre. Mais la goutte sâĂ©chappe toujours de lâocĂ©an. Seule. »Propos recueillis par GĂ©rard premiermatin de lâannĂ©e un vent de jadis souffle dans les pins Onitsura le jour de lâan aussi tel quel tout mon bazar Issa Ăcoutez ces poĂšmes (lecture StĂ©phane Bataillon) : Un haĂŻku par jour, câest que nous proposent HervĂ© Collet et Cheng Wing Fun dans cette belle anthologie de poche. PoĂšme Continuer la lecture de HaĂŻkus duEncoreun premier jour de l'an Que le temps nous apporte! Cette date donne l'Ă©lan Aux vĆux de toute sorte. Puissiez-vous, gais et bien portants, Quand reviendra la fĂȘte, En faire encore aprĂšs cent ans Oui, je vous le souhaite! MĂ©nages oĂč l'on voit liĂ© Le printemps et l'automne, Vieux maris, prĂšs de vos moitiĂ©s Que jeunesse aiguillonne, A bon droit, vous
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NospoĂšmes concernant le thĂšme de la cĂ©lĂ©bration de la nouvelle annĂ©e sont des poĂšmes bien spĂ©ciaux Ă©crits par des auteurs qui vous les offrent sans aucune prĂ©tention. Nous publions virtuellement et exclusivement des textes du jour de l'an qui sont uniques et qui ne sont pas trouvables ailleurs sur d'autres pages.Warnemunde Zeebrugge - CroisiĂšre (14 jours / 13 nuits) Ă bord du MSC Poesia de MSC CroisiĂšres. 4 dĂ©parts. Prix Ă partir de 1343 $CA. Jourde l'an 2022 : la fĂȘte en croisiĂšre. Si vous souhaitez passer les fĂȘtes de fin d'annĂ©e autrement, aprĂšs l'euphorie de Noel, loin du froid rigoureux de l'hiver, offrez-vous une croisiĂšre pas chĂšre pour le Jour de l'an et expĂ©rimentez une nouvelle maniĂšre de passer la soirĂ©e de la Saint-Sylvestre. Vous pourrez notamment vous immerger au soleil radieux .